Le corps d’un poète français du XVIème siècle a été exhumé sous Notre-Dame, et il n’est pas n’importe qui, comme on va vous l’expliquer.
Un grand poète français du XVIe Siècle est retrouvé sous Notre-Dame
L’incendie de Notre-Dame de Paris en 2019 a été un événement tragique mais il a aussi conduit à de grandes révélations. Des fouilles sur la cathédrale avant sa restauration ont permis d’exhumer des sarcophages. Il a ensuite été établi après deux ans d’analyse que l’un des corps que contenaient ces sarcophages était celui de Joachim du Bellay, poète et aristocrate français décédé en 1560.
Les premières conclusions s’orientaient vers un jeune cavalier aristocrate
L’Institut national de recherches archéologiques préventives ou Inrap a fait la découverte de deux tombes à Notre-Dame rien qu’en 2022. L’Institut médico-légal du CHU de Toulouse a ensuite pris la relève sur leurs recherches. Un corps avec une dentition remarquablement bien conservée, contenu dans un sarcophage où était fixé une épitaphe en bronze, a été le premier identifié. Il s’agit d’un dignitaire religieux appelé Antoine de la Porte, lequel s’est éteint en 1710 à l’âge de 83 ans.
Il y eut ensuite un deuxième corps retrouvé dans les sarcophages, lequel a été identifié initialement comme celui d’un jeune aristocrate, a priori un cavalier. Cette déduction s’est basée sur l’état de la structure de son bassin et de ses dents, lesquels n’étaient cependant pas en très bon état.
L’équipe de l’Inrap a mis au jour plus de 100 tombes depuis l’ouverture du site pour les travaux de restauration, dont 80 étaient toutes situées sous la cathédrale. Tous les corps retrouvés, à l’exception d’un seul, étaient des hommes et, en majorité, des membres de l’élite laïque ou du clergé.
Eric Crubézy, professeur à l’Université de Toulouse, a récemment partagé des mises à jour concernant ces recherches. Le deuxième individu s’est éteint à l’âge de 37 ou 38 ans selon ses conclusions, des suites d’une méningite tuberculeuse chronique au XVIe siècle. S’éteindre à de tels âges, a priori assez jeune, est atypique pour des personnalités importantes enterrées dans la cathédrale.
Il s’agissait finalement d’un illustre poète français de la renaissance
M. Crubézy explique alors qu’ils ont préféré orienter leurs recherches vers Joachim du Bellay, un poète et cavalier émérite qui souffrait de tuberculose et s’est éteint en 1560. L’examen de ses restes exhumés a notamment montré des signes de méningite chronique.
À la différence d’Antoine de la Porte, Joachim du Bellay a été traité d’une manière spécifique à la suite de son décès. Le crâne de du Bellay avait été scié en partie, ce qui indique qu’une autopsie avait été pratiquée avant l’embaumement. Des traces de matières végétales ont été en outre retrouvées dans son sarcophage, de quoi laisser penser à une préparation post-mortem.
Joachim du Bellay, né en 1522, appartenait à une famille noble originaire de la province d’Anjou, en France. Des problèmes de santé chroniques et une surdité intermittente auraient fini par l’amener à s’éteindre à 37 ou 38 ans. Il a été l’un des chefs de file du mouvement littéraire de la Renaissance française, aussi appelé La Pléiade, collaborant ainsi avec Pierre de Ronsard et Jean-Antoine de Baïf. *
En 1549, Joachim Du Bellay a publié un manifeste intitulé « Défense et illustration de la langue française » pour promouvoir la langue française. Il est aussi crédité pour avoir popularisé les sonnets dans la langue française, surtout sur l’amour. Sa contribution à la littérature de la Renaissance est considérée comme essentielle à l’évolution et à l’enrichissement de la poésie française à l’époque.